Union des Syndicats CNT de la Loire

(Interpro, Travail de la Terre et de l'Environnement, Santé-Social, Éducation, Communication Culture et Spectacles)


Communiqué CNT 42 : FACE A LA PANDÉMIE : SOLIDARITÉ ET ENTRAIDE : OUI UNION SACRÉE : NON.
[Posté le 27/03/2020]

L’Europe subit aujourd’hui une pandémie sans précédent. La CNT 42 prend acte des mesures de confinement décrétés par le gouvernement, et suspend jusqu’à nouvel ordre ses réunions. Conscient.es de la menace que fait peser ce virus sur les personnes les plus fragiles et sur les camarades du secteur hospitalier, notre priorité est de contribuer à la lutte contre la propagation du Covid-19.

Nous n’oublions cependant pas que les personnels de soin sont en grève depuis un an dans les hôpitaux et notamment dans les services des urgences, alertent et réclament des moyens, des lits et des personnels et qu’ils n’ont à ce jour rien obtenu d’autre qu’un numéro d’appel téléphonique, une maigre prime et un hommage et quelques promesses bien peu coûteuses du gouvernement et de la « nation ».

Nous n’oublions pas les années de « réformes » qui ne sont rien d’autre qu’une casse systématique des services publics, des biens communs, de toutes les formes de solidarité, et dont nous payons aujourd’hui le prix... Combien de morts par manque de lits, de respirateurs, de médecins, de médicaments, de masques ?

Nous n’oublions pas les personnes âgées, abandonnées dans des EHPAD et dont aucun bilan officiel ne vient comptabiliser les morts, EHPAD dont les personnels, eux aussi, ont alerté à de nombreuses reprises sur leur manque de moyens, et ont été réprimés pour cela.

Nous n’oublions pas que dans cette « guerre », ce sont en grande majorité des femmes qui sont sur le front, aide-soignantes, infirmières, proches de malades, caissières.... Ces mêmes femmes qui se sont fait tabasser et humilier par les flics les 7 et 8 mars derniers par les milices du gouvernement.

Nous n’oublions pas les innombrables contrats précaires, chauffeurs uber ou livreurs, auto-entrepreneurs, intermittant.es, artistes, vacataires, indépendant.es, modèles de flexibilité et d’esprit d’entreprise de la « start-up nation », victimes économiques du confinement et du néolibéralisme.

Nous n’oublions pas les travailleur.euses, pas ou insuffisamment protégé.es, contraint.es de travailler par des patrons plus intéressés à leurs bénéfices qu’à la santé de leurs employé.es, patrons soutenus par leur serviteur de ministre, M. Lemaire. Nous les appelons, si elleux considèrent leur vie en danger, à faire valoir le droit de retrait.

Nous n’oublions pas les personnes âgées, les personnes isolées, à la rue, seules avec leurs enfants, les mal logé.es, victimes de violences au sein de leurs familles, les pauvres, les jeunes sans accès internet, pour qui le confinement confine au calvaire ; Nos généraux dans cette « guerre » n’ont aucune idée de ce que cela signifie de se confiner avec 5 gamins dans un appartement au 10ème étage d’une tour,

Nous n’oublions pas les prisonnier.es des centres pénitentiaires et des CRA et leurs familles, privé.es de contacts au nom de l’hygiène, de formation et d’activités, enfermées dans des lieux où des cas de Coronavirus se sont déjà déclarés, abandonné.es à la promiscuité, au désespoir et à la maladie.

Nous n’oublions pas que nous avons il y a encore quelques jours manifesté contre la précarité, contre le capitalisme et le fascisme, contre le 49.3, contre la réforme des retraites, et que rien n’a changé entre temps.

Nous n’oublions pas qui va, à la fin, payer l’addition de la crise, et qui va en profiter. Il faut sauver l’économie, nous expliquent à longueur de journée ministres et médias, c’est la seule raison pour laquelle le gouvernement se mobilise.

Nous n’oublions pas, non plus, que jamais l’Etat n’a jamais protégé qui que ce soit de manière désintéressée, qu’il est un instrument d’oppression au service des puissants et de la paix sociale. Les 100000 flics qui patrouillent dorénavant, à l’affût des moindres contrevenant.es , ne nous protègent pas plus qu’hier, et visent comme à leur habitude les quartiers populaires en priorité.

Nous n’oublierons pas, non plus, ce coup bas aux travailleur.euses que constitue l’état d’urgence « sanitaire », qui, loin de contribuer à leur juste protection et, partant, à la lutte contre la propagation du virus, augmente leur durée de travail, baisse les périodes de repos, permet aux patrons de contraindre leurs employé.es de prendre leurs congés et leur RTT durant la période de confinement.

Parce que nos valeurs ne seront jamais les leurs, face à la pandémie, à l’union sacrée à la loi martiale, opposons la solidarité, l’entraide et la coopération, dans nos immeubles, nos rues, nos cours, dans un souci permanent de protéger les plus faibles.

 Nous exigeons dès à présent l’application du droit de retrait ;

 le maintien des salaires à 100% dans tous les secteurs impactés par le confinement et l’interdiction des licenciements ;

 la reconnaissance du coronavirus comme maladie professionnelle pour les personnel.le.s hospitalier.e.s contaminé.e.s ainsi que pour tou.t.es les professionnel.les en contact régulier avec le public ;

 l’indemnisation à 100% en cas de chômage partiel et le maintien sans condition de toutes les allocations ;

 la prise en charge à 100%des arrêts de travail pour la garde des enfants ;

 la réquisition et mise sous tutelle de toutes les cliniques privées.


Salle 15 bis, Bourse du Travail Cours Victor Hugo, Saint-Etienne | Plan | Nous contacter | Espace privé | Extranet