Discours prononcé par une camarade du groupe jeunes lors de l’inauguration de celui-ci le 12 février 2020
[Posté le 13/03/2020]
"Je vais commencer par une phrase que nous avons tous au moins entendu une fois, une
seule phrase lancée comme un déterminisme, un déterminisme dit « valide » car énoncé
par
des personnes plus âges que nous en tant que sujet. Cette phrase c’est « tu sais, moi
aussi j’ai été jeune et révolté, du coup je te comprend mais tu verras tu changeras
plus
tard ». Cette même phrase m’a été d’ailleurs adressée il y a même pas 2 jours à
l’entrée
de la conférence publique de Gaël Perdriau tenue ici même dans la salle Sacco Venzetti
ce qui est ma foi burlesque. Dans ce contexte être vieux signifierait alors pour ces
gens, d’arrêter la lutte, d’accepter la misère du monde en utilisant la merveilleuse
technique de l’autruche, qui nous le savons nous à apporté que des bonnes choses
aujdourd’hui ? De laisser des dirigeants mener une croissance économique infinie qui est
d’ailleurs impossible à cause des ressources finies de la terre ?
Mon interpretation de cette phrase peut sembler caricatural car je ne peux pas
évidemment ranger toutes les personnes qui l’ont énoncées dans le même sac. Cependant
pour une majorité, cette phrase résulte d’une résignation donnée par l’age et
l’angoisse, une sorte de pessimisme passif qui aboutit à transformer les gens en
mollusques égoïstes ne voyant pas plus loin que leurs propres coquilles.
Je trouve donc plus intéressant de retourner la question :est ce que, selon ces
gens le
seul espoir de changement radical viendrait des jeunes ?
Si l’on part de ce principe, nous pouvons mettre en relation une phrase de Truffaut
qui
dit « je pense que les jeunes ont un plus grand sens des réalités ». Alors pour nuancer
mon propos, non ; fort heureusement il n’y a pas que des jeunes chez les
révolutionnaires et les anarchistes. La participation des jeunes est certes extrêmement
importante et trop négligée jusqu’alors du à un manque d’information mais ne suffira
pas
et cela est bon de le souligner. Si l’on doit mener une lutte, nous devons la mener
ensemble , ce qui est d’ailleurs un fait intégré à la CNT car des mails sont envoyés
régulièrement pour tenir informer des différentes actions ce qui crée une communication
entre les différents groupes.
Maintenant je voudrais citer Trancède Ramonet, un documentariste qui a d’ailleurs fait
un reportage sur l’histoire de l’anarchie, qui dans une interview sur Thinkerview
dit «
j’ai une croyance dans les cycles, et je trouve que la jeune génération est beaucoup
plus solidaire que ma génération, elle revient à des principes de gauche, d’extreme
gauche ou révolutionnaire, elle s’intéresse à ces questions là, elle retrouve une
histoire. Un sondage a été fait pour un projet audiovisuel à l’échelle européenne qui
d’ailleurs s’appelle « génération what », et qui montre que 65% des 18, 35ans ne croient
plus en l’action politique dans le fait de voter ou que les élus vont changer quoi que
ce soit. »
Je pense moi aussi que nous sommes dans un nouveau cycle car nous en tant que jeunes,
sommes touchés par l’inaction climatique, les inégalités sociales et ça
particulièrement
à Saint-Etienne, et bien d’autres choses . La jeunesse est curieuse et est prête à
agir
car, et c’est un peu cliché de le dire ; nous sommes la France de demain !
Et c’est là que l’organisation d’un groupes jeunes comme celui de la CNT se révèle
être
une excellente idée, car il permettrait l’organisation d’un front de lutte soudé entre
les lycéens, étudiants et autres jeunes motivés. Ce groupe permet aussi de rassembler
les autres libertaires afin de mieux se serrer les coudes. Et aussi pour avoir la
légitimité de représenter les jeunes travailleurs au sein leur lieu de travail ou
encore
de l’élève au sein de son administration. Être en groupe permet de mener des actions
fortes que nous ne mènerions pas seuls donc en soit annuler la passivité de la
solitude.
L’union fait la force et nous avons le devoir de luter tant qu’il y aura des inégalités
autour de nous.
Pour conclure j’aimerais citer Des Forêts qui dit « que jamais la voix de l’enfant en
lui ne se taise, qu’elle tombe comme un don du ciel offrant aux mots desséchés l’éclat
de son rire, sa toute puissante sauvagerie »."